Le Paradoxe de Fermi – les Solutions 2

Cet article est la suite du précédent sur le même sujet. Il s’agit, encore et toujours, de trouver des éléments de réponse à la question toute bête : mais où sont les extraterrestres?

Les solutions postulant que les extraterrestres existent mais ne peuvent pas communiquer

Ici, on postulera que les civilisations extraterrestres ayant atteint un niveau d’avancement technologique suffisant pour communiquer ou voyager dans l’espace existent.

Au programme :

  • le rappel que l’Espace, c’est vaste ;
  • le rappel que la communication n’a rien de facile (a fortiori avec des êtres radicalement étrangers) ;
  • des considérations quasi-philosophiques sur la mortalité des civilisations.

7. L’Espace, c’est très grand

Si vous n’aimez pas les chiffres, passez à la fin de ce paragraphe.

Quelques rappels vous permettront de prendre conscience des distances impliquées par le voyage interstellaire :

La vitesse de la lumière, c’est 299 792 458 m / s, soit 1 079 252 848 800 mètres parcourus en une heure, ou 9 460 730 472 580 800 mètres parcourus en une année.

Pour aboutir à 10% de la vitesse de la lumière, ce qui est déjà une vitesse énorme, il faut mobiliser une immense quantité d’énergie, de carburant, et surtout avoir beaucoup, beaucoup de temps devant soi.

Ainsi, Proxima Centauri b, fort proche à l’échelle galactique, se trouve à 4,22 années-lumières de la Terre, soit à plus de 40 000 000 000 000 de kilomètres. A 10% de la vitesse de la lumière, sans tenir compte de l’accélération ou de la décélération (pourtant phases essentielles si on veut transporter des colons : il faut réussir à accélérer et décélérer « en douceur », c’est-à-dire sans tuer l’équipage…) ou de la question du carburant nécessaire, il faudrait plus de quarante années pour faire le voyage.

Cette durée est, a priori, un sérieux frein à tout espoir de colonisation. Sans compter les problèmes techniques que j’ai volontairement ignorés.

Quid du voyage supraluminique? A priori, une telle chose devrait être impossible en se fondant sur notre connaissance actuelle de la physique, et je n’ai pas réussi à trouver le moindre commencement de début de piste pouvant laisser penser que cette limite ne serait pas absolue -et pourtant, il est certain que les physiciens ont tout intérêt à trouver des exceptions à ce principe-.

Pour tout vous dire, l’idée toute simple que l’Espace est formidablement immense n’est pas une réponse satisfaisante au paradoxe de Fermi. En effet, les contre-arguments abondent : les vaisseaux permettant d’hiberner, les sondes robotiques, l’immortalité, les vaisseaux/disques durs contenant la matrice neuronale des passagers (hypothèse que j’ai découverte dans Accelerando de Charles Stross), les trous de vers…

A fortiori, même si l’Espace est immense et le voyage « physique » trop lent au regard des distances en cause, il n’en reste pas moins que les ondes, elles, voyagent infiniment vite ; et pourtant, nous n’avons rien détecté pouvant laisser songer que, quelque part, quelqu’un émette des ondes.

8. Nous sommes des imbéciles égocentrés

Cette solution n’a pas pour elle l’élégance, mais paraît pragmatique.

En effet, nous présumons très facilement que les extraterrestres (i) nous ressemblent d’une quelconque façon, (ii) ont les mêmes besoins ou objectifs que nous.

Or, rien n’est moins assuré.

Ainsi, il est théoriquement possible que les extraterrestres répondent à des biochimies radicalement différentes (protéines et ammoniac liquide, par exemple), ce qui implique que la Terre est à leurs yeux un enfer où la vie telle qu’ils la connaissent est impossible.

De même, il n’est en rien acquis que les extraterrestres aient besoin, de près ou de loin, de communiquer. En écrivant cela, je pense par exemple à Solaris, de Stanislas Lem : y a-t-il communication? Y a-t-il « quelqu’un » avec qui communiquer? C’est là aussi la question soulevée, parmi beaucoup d’autres, par Vision Aveugle (Blind Spot, en anglais), de Peter Watts (dont j’ai fait la critique ici). Ces exemples me permettent d’illustrer l’argument : ne pas détecter de présence, c’est-à-dire de communication, ne signifie pas nécessairement l’absence d’extraterrestres : peut-être sont-ils radicalement différents de nous et n’ont-ils aucun besoin de communiquer, et n’ont aucune raison de se soucier de la Terre -qui pourrait représenter pour eux un enfer invivable-.

Autre hypothèse : la vie est avant tout sous-marine, et apparaît surtout sur des planètes ou des lunes gelées comme Ganymède, Europe ou Encelade. Si une civilisation devait naître dans un milieu aquatique plongé dans des ténèbres éternelles, il est peu probable qu’elle puisse prendre conscience que le cosmos existe (et n’aurait probablement pas d’yeux, faute de lumière à capter).

9. Les extraterrestres sont des no-life

Une hypothèse très intéressante, illustrée notamment dans Accelerando de Charles Stross.
L’idée est très simple : le voyage interstellaire, c’est long, coûteux et compliqué. Avoir de la puissance de calcul, c’est comparativement plus simple.

De ce fait, les civilisations convertissent la matière en puissance de calcul jusqu’à créer un Cerveau-Matrioshka (que j’évoquais dans cet article sur les Sphères de Dyson). Une illustration de cette idée peut être trouvée dans la deuxième partie d’Accelerando, de Charles Stross.

Grâce à la création d’un Cerveau-Matrioshka, les aliens disposent d’une puissance de calcul incommensurable leur permettant de simuler des univers entiers. Capables de tout vivre, de tout simuler, de tout expérimenter dans des univers virtuels (voire de nous simuler, cf l’hypothèse de la Simulation), il est inutile de prendre la peine de coloniser une autre étoile, et a fortiori la galaxie.

10. Ils utilisent des moyens de communication que nous ne connaissons pas

Notre incapacité à détecter la moindre onde pouvant dénoter l’existence de communications extraterrestres peut être le fait, soit de l’absence de toute communication, soit de notre retard technologique.

En effet, peut-être que les civilisations avancées utilisent des moyens de communication que nous ne sommes mêmes pas capables de concevoir, encore moins d’espionner.

Si on m’autorise un peu de name dropping, je pourrais signaler que Carl Sagan a déjà pu expliquer qu’en Nouvelle-Guinée, la communication se faisait par tam-tam (j’ai envie d’y ajouter l’exemple du langage sifflé du Béarn ou des îles Canaries) ; pendant ce temps, les gens communiquant par tam-tam sont parfaitement ignorants de l’existence des communications radios.

Peut-être, également, que la vitesse à laquelle ils pensent est beaucoup plus rapide (ou plus lente) que la nôtre, de sorte que leurs messages nous seraient inintelligibles.

Citons enfin la Troisième Loi de Clarke : toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Karl Schroeder en a proposé une variation qui paraît ici pertinente : toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la Nature.

11. Nous n’écoutons pas depuis assez longtemps

Autre possibilité : nous oublions le facteur temps et présumons bien trop vite l’absence de toute civilisation sur le fondement d’une écoute d’à peine quelques décennies.

Pour rappel, la Voie Lactée fait 100.000 années lumières de diamètre, probablement plus.

Une onde se déplaçant à la vitesse de la lumière mettra donc 100.000 ans à parcourir la Galaxie.

Or, nous émettons des ondes radios massivement depuis environ un siècle. Nous sommes donc détectables depuis uniquement un siècle. Mettons que cette technologie ne soit qu’une phase, qui dure une poignée de décennies ou de siècles : la fenêtre de détection est donc temporellement restreinte. Or, rien n’indique que les formes de vie intelligentes aient pu naître en même temps ; c’est même hautement improbable qu’elles aient évolué au siècle près de la même façon. Il est donc plus que probable que, si civilisation extra-terrestre il y a, elle soit en retard ou en avance sur nous (cette avance ou ce retard se comptant probablement en millénaires, au moins), et non pas exactement au même stade de développement.

Cela signifie que nous n’écoutons pas depuis assez longtemps : plus nous écouterons longtemps, plus il sera probable que nous puissions détecter des civilisations naissantes, qui viendraient de découvrir la possibilité de communiquer via les ondes radios.

12. Nous avons déjà reçu le signal

Une hypothèse intéressante, que je vais illustrer par deux exemples.

  • Sphères de Dyson?

Je l’évoquais dans mon article sur les sphères de Dyson : le concept même de sphère de Dyson vient de l’idée de Freeman Dyson d’essayer de détecter certaines anomalies dans le rayonnement infrarouge des étoiles.

D’autres objets émettent des longueurs d’ondes proches de celles que l’on attend à trouver pour les Sphère de Dyson : les étoiles variables de type Mira, les étoiles naissantes (entourées de disques de poussière), les nébuleuses planétaires…C’est donc un travail difficile que d’essayer de distinguer ce qui est très probablement naturel de ce qui pourrait éventuellement être artificiel.

Or, après analyse en 2003 des sources infrarouges détectées par le télescope spatial IRAS, seulement trois pourraient éventuellement être des sphères de Dyson, car émettant un rayon particulièrement important, possiblement artificiel.

En 2009, Richard A. Carrigan aboutit à l’identification de 16 sources d’infrarouges pouvant être, éventuellement, de nature à avoir des propriétés similaires à celles d’une Sphère de Dyson.

Plus récemment, vous aurez peut-être lu dans la place que les étoiles KIC 8462852 et EPIC 204278916 pourraient être des candidates pour trouver une Sphère de Dyson en construction (les variations irrégulières de luminosité étant inhabituellement importantes). Il faut toutefois éviter le sensationnalisme : l’hypothèse de la Sphère de Dyson en construction est infiniment subsidiaire.

Le Signal Wow fait référence à un signal radio puissant capté le 15 août 1977 par le radiotélescope de l’université d’Etat de l’Ohio.

Wow_signal

C’est un signal de 72 secondes, qui n’a plus jamais été détecté depuis, et qui correspond à la signature attendue d’un signal interstellaire.

A ce jour, en 2017, on ignore toujours l’origine et la nature de ce signal.

D’après ce que j’ai pu voir en me renseignant :

– le signal était à bande étroite (10 kHz) ; aucun phénomène naturel connu n’émet sur un tel spectre.
– le signal a été émis très précisément sur raie à 21 cm; or, cela n’est pas neutre. En effet, la fréquence en cause n’est pas affectée par la poussière interstellaire et a été banni de tout usage civil et militaire par un accord international (me semble-t-il à l’occasion de la World Administrative Radio Conference de 1959, organisé par l’Union International des Télécommunications (Source) ; cela me paraît d’autant plus cohérent que cette même année, le physicien italien Giuseppe Cocconi et le physicien américain Philip Morrisson ont publié dans Nature un article intitulé Searching for Interstellar Communication exposant l’importance de cette bande de fréquence pour la recherche d’un signal extraterrestre) ;
– aucun satellite ou objet céleste notable ne se trouvait dans cette direction à ce moment.

Les explications avancées, comme l’hypothèse cométaire, semble également débattue et sont loin de faire consensus.

Je tiens à soulever un autre point, assez amusant : si chaque civilisation a le même raisonnement que nous et interdit la transmission sur la raie à 21 cm, il est possible que personne n’émette et que tout le monde écoute…

13. Les Moissonneurs existent

Le nom de cette hypothèse ne devrait pas dire grand-chose à ceux n’ayant jamais joué à Mass Effect ou grand amateur de Science-Fiction (je pense, par exemple, à la Trilogie Spin de Robert Charles Wilson, ou encore l’Espace de la Révélation d’Alastair Reynolds).

Les autres peuvent sauter ce paragraphe : ils savent déjà l’essentiel.

Soyez prévenus, cette hypothèse est quelque peu déprimante.

L’idée est simple : il est dans la nature des formes de vie intelligentes d’être extrêmement méfiantes vis-à-vis des espèces étrangères pouvant venir les concurrencer (et donc, éventuellement, les anéantir). L’idée serait donc qu’une telle civilisation aurait pu créer un système automatisé pour détruire toute vie intelligente dès lors qu’elle pourrait représenter une menace (il y a même un article scientifique abordant cette hypothèse).

Mass Effect propose de gros crustacés robotiques. D’autres songent à des machines auto-répliquantes (dites de Von Neumann). Pour ma part, j’ose croire que la chose est infiniment peu probable puisque nous existons (et qu’il n’y a guère de raisons de penser qu’une civilisation extraterrestre aurait recours au génocide à une échelle galactique sans se poser de questions ou rencontrer de résistance).

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Les Moissonneurs, terreurs de la Galaxie. Ou de gros crustacés robotiques et génocidaires. Cela dépend de votre façon de percevoir la chose.

On pourrait me rétorquer que le génocide n’était peut-être pas dans l’intention des créateurs du système destructeur. C’est l’hypothèse Grey Goo (ou Gelée Grise) qui postule qu’une infinité de robots auto-réplicants deviennent hors de contrôle et consomment l’ensemble des ressources planétaires ; si ces robots venaient à migrer, le scénario se répéterait de planète en planète.
Là encore, c’est hautement improbable. Notre existence en est la preuve (-si la croissance d’une telle entité est exponentielle, vu les intervalles de temps impliqués, la galaxie entière aurait dû être consumée…-).

Une autre hypothèse liée à l’existence d’un système destructeur est celle de l’abandon de la vie planétaire par une espèce biologique. L’idée est la suivante : en considérant une sphère d’expansion de colonisation des systèmes stellaires, il y aura nécessairement (au vu des distances impliqués) un phénomène de sélection (naturelle ou non) favorisant ceux les plus aptes à survivre dans un environnement spatial. Une telle société d’êtres adaptés à l’espace impliquera nécessairement que ces derniers, à la suite de quelque évolution sociale, ne verraient plus aucun intérêt à coloniser la moindre planète (ils ne seraient plus adaptés à la vie avec gravité, par exemple). Cela peut rappeler les Extros dans Hypérion, de Dan Simmons.

De ce fait, ces êtres adaptés à l’espace pourraient démanteler les astéroïdes, lunes et planètes pour obtenir les matériaux nécessaires à la construction d’engins stellaires, à la façon d’une nuée de sauterelles nomades.

Cela étant dit, je ne vois aucune raison de considérer qu’ils se comporteraient d’une telle façon et, pour ce que j’en sais (c’est-à-dire rien), ils pourraient tout aussi bien préserver la vie sur Terre et en être les garants (voir l’Hypothèse du Zoo). Il me paraît également hautement improbable qu’il soit dans la nature même de l’intelligence de pratiquer le génocide systématique.

14. Les civilisations technologiques s’auto-détruisent nécessairement

On arrive à l’hypothèse un petit peu déprimante, celle qui a d’ailleurs un certain succès dans la mesure où cela semble répondre à l’alarmisme ambiant.

L’idée est la suivante :

la vie n’est pas rare. La vie intelligente non plus. Mais le développement de la vie intelligente suit un cheminement particulier, qui est consubstantiel à l’essence même de l’intelligence et de la technologie. Par exemple, la conscience et l’intelligence sont des avantages évolutifs liés à la chasse (de sorte qu’on la rencontrera plutôt chez les prédateurs que chez les herbivores), avantages évolutifs qui peuvent conduire (à certaines conditions) au développement d’une société technologique.

Rappelons que l’intelligence est un trait issu de l’évolution, une caractéristique ayant permis aux êtres humains de survivre. Chasser, trouver sa nourriture, survivre aux rigueurs climatiques : voilà les défis que l’intelligence a permis de surmonter.

L’intelligence sert nécessairement à résoudre ces problèmes-là en premier lieu. Sous certaines conditions, ce sera grâce au développement des technologies (pour cela, il faut un certain nombre de conditions, que j’explorerai dans un article ultérieur). Une fois ceci fait, la mortalité chute, la population augmente, mais les maladies se propagent plus vite. L’intelligence, à nouveau, permet de surmonter ce défi-là.

En conséquence, la mortalité chute à nouveau, les moyens d’assurer le confort matériel d’un nombre grandissant de personnes se propagent, la population augmente énormément. La pression démographique sur l’environnement augmente également, les ressources naturelles sont de plus en plus exploitées, des conflits peuvent apparaître sur l’exploitation desdites ressources, et de là plusieurs scénarios sont possibles : soit l’utilisation d’armes très sophistiquées (voir la notion d’hiver nucléaire), soit des sociétés entières implosent faute de ressources (les gens étant devenus extrêmement dépendants de la technologie dans tous les aspects de leurs vies).

Cette dynamique-là serait consubstantielle à l’intelligence, qui impliquerait nécessairement le développement de la technologie si elle en a la possibilité matérielle. Le développement technologique conduirait toujours à la même dynamique, dynamique qui s’auto-alimente et qu’il est impossible d’arrêter jusqu’à son résultat final : la disparition de la civilisation technologique.

J’ai trois remarques en vrac à faire sur cette hypothèse-là :

  1. Je remarque que cette solution plaît particulièrement aux personnes se trouvant plutôt à gauche de l’échiquier politique. A part une légère tendance technophobe/écologiste anti-humaniste (où l’être humain est perçu comme un parasite, un poison, une sale engeance qu’il faudrait discipliner), je pense que le point central vient en réalité du fait que cette hypothèse semble leur confirmer leurs idées politiques : le capitalisme conduirait au chaos.Cela dit, je pense que leur adhésion est quelque peu irréfléchie. En effet, cette hypothèse-là ne dit rien du capitalisme (à moins de supposer que le capitalisme soit généralisé dans tout l’Univers et que l’intelligence implique nécessairement le capitalisme) ; par contre, elle remet en cause frontalement l’idée de progrès et ne permet que bien peu d’espoir, si on l’admet, sur l’utilité des mouvements pacifistes ou écologistes : c’est dans la nature même du fonctionnement des cerveaux évolués d’aboutir à la catastrophe, de sorte qu’il n’y a rien à faire pour changer les choses. Il me paraît donc incompréhensible de voir les promoteurs d’une telle hypothèse appeler à l’action pour… quoi? Eviter l’inévitable?Pour ma part, je ne crois guère à la fatalité et je rejette la tendance au pessimisme, tendance qui s’alimente à l’idée (fausse) qu’être pessimiste et critiquer l’humain serait faire démonstration d’un grand esprit critique et de recul. C’est cette tendance-là qui fait adhérer si facilement à cette hypothèse ; mais si on se pose quelques instants, on commence à voir apparaître les failles de cette dernière.La principale faille deviendra évidente d’ici quelques décennies, c’est l’existence même de l’humanité. Nous avons les armes nucléaires depuis 70 ans maintenant, et nous ne nous sommes pas encore anéantis. La crainte d’un déferlement du feu atomique, très vivace il y a quelques décennies, s’est estompée. Nous avons réussi, cahin-caha, à aboutir à l’aube d’un nouvel âge spatial qui pourrait voir l’humanité sortir de son berceau pour commencer à coloniser d’autres astres. Si nous réussissons à ne pas nous anéantir d’ici les trois ou quatre décennies qui viennent (et il me paraît fort peu probable que l’humanité entière soit plongée dans la barbarie d’ici 20  ou 30 ans), nous aurons la démonstration que cette hypothèse est fausse, d’autant plus qu’on peut raisonnablement supposer que parmi les infinies variations de la vie, il doit exister des formes de vie intelligentes un peu plus pacifistes/écologistes que la nôtre. Si nous y arrivons, d’autres devraient aussi y arriver.
  2. Je relève, en passant, que ce thème ne concerne pas que la science-fiction mais peut également concerner des genres comme le post-apocalyptique zombie. The Walking Dead, c’est la chute d’une civilisation technologique où une société, face à un événement imprévu, se désorganise et se désagrège ; les gens, face à la faim et aux nombreux dangers d’un monde hostile et sans le secours de la technologie retombent dans la barbarie. De la même façon, Malevil de Robert Merle (critique à lire ici) ou Le Paradoxe de Fermi de Jean-Pierre Boudine ne sont que des variations autour du même thème, qui permet de se donner des frissons mais surtout de simplifier le tableau pour retourner aux racines de ce qu’est l’homme/la société…C’est, à mon avis, la seule fonction utile de cette hypothèse.
  3. Rien n’indique que la vie intelligente passe nécessairement par la technologie pour surmonter les problèmes. Notre seul référentiel à ce sujet (à savoir nous-mêmes) a suivi cette voie ; peut-être en existe-t-il d’autres, dont nous ne pouvons avoir conscience du fait de notre fonctionnement cognitif/métabolique.Prenons les aliens décrits dans Vision Aveugle (Blind Spot), excellent roman de Peter Watts dont j’ai déjà parlé au début de cet article et aux débuts de ce blog (ici) : ils sont crédibles, ils peuvent exister, ils voyagent entre les étoiles, ils n’ont ni conscience ni technologie.De ce fait, cette hypothèse leur est inapplicable.

 

 

Dans le dernier article, j’aborde les dernières hypothèses, à savoir celles postulant que les extra-terrestres n’existent pas et n’ont jamais existé : à lire sur le lien suivant : Le Paradoxe de Fermi – les Solutions 3

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager et à commenter ! Si j’ai fait une erreur, commis une imprécision ou si vous avez vos propres hypothèses (ou voulez apporter un précieux complément d’information), n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires !

10 réflexions sur “Le Paradoxe de Fermi – les Solutions 2

    1. J’ai loupé la vidéo d’Astronogeek sur le sujet, alors (j’avoue que je regarde surtout les youtubeurs américains et anglais) !
      J’espère que mon article apporte tout de même quelques informations complémentaires, j’essaie de pas mal couvrir le sujet sans devenir encyclopédique !

      Mon objectif final, c’est de créer une base de données (en français) complète permettant à n’importe quel auteur (ou autre personne intéressée) de pouvoir bâtir des mondes imaginaires crédibles, en ayant connaissance des concepts essentiels et des principales hypothèses !

      Par exemple, je compte écrire un article sur les conditions de l’apparition d’une société technologique (ou pourquoi les dauphins ne peuvent pas créer d’ordinateurs) !
      Sinon, je ne connais pas Twilight Imperium. C’est un JdR?

      Aimé par 1 personne

      1. Pour le moment, ton objectif semble tout à fait réalisable et louable!
        Twilight imperium est un jeu de plateau asymétrique, dans lequel chacun(e) va incarner un peuple (17 différents), et tenter de compléter des objectifs par la guerre, l’économie, la politique, la technologie. C’est un énorme 4x avec une durée moyenne de partie de 6 à 8h. Mon jeu préféré.

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  3. Cette série d’articles est passionnantes. Personnellement, je penche pour la solution n° 11 ; ,ous n’écoutons pas depuis suffisamment longtemps, tout comme nous n’émettons pas depuis assez longtemps.

    La 12 est également plausible à mes yeux, les autres un peu trop déprimantes.

    Aimé par 1 personne

    1. Merci beaucoup !

      J’ai essayé de me limiter, pour éviter d’assommer le lecteur avec les conjectures et les hypothèses.
      Par exemple, tu parles du fait que nous n’émettons pas depuis assez longtemps : j’aurais pu développer longuement sur le point de savoir si l’Humanité devrait émettre ou non, si être détecté par des aliens est une idée intelligente, et si le silence que nous observons n’est pas lié au fait que les aliens sont arrivés, tous, à la conclusion la plus logique : faire profil bas est la solution la moins risquée face à l’inconnu.

      Bref, merci encore pour ton commentaire, très motivant ! Je pose petit à petit les fondations. L’idée serait de créer un « nuage » d’articles susceptibles de servir aux auteurs (et aux fans) pour faire de la fiction réaliste, en rappelant également les grands concepts qu’on rencontre souvent dans la fiction. Surtout qu’il est possible de rattacher tout ça à l’actualité : par exemple la mission Jupiter Icy Moon Explorer risque d’apporter des éléments de réponse sur la présence de vie dans les océans d’Europe et Ganymède ; si on y trouve de la vie, l’idée que la vie émerge infiniment rarement sera à mettre à la poubelle (ce qui fera une hypothèse de moins, ce qui n’est pas forcément réjouissant vu la teneur de certaines hypothèses…).

      Bref, au plaisir de te relire !

      Aimé par 1 personne

      1. Le paradoxe de Fermi est un de mes dadas.
        ta réponse rejoint mes propres réflexions, quant à la sagesse de se faire repérer ou pas, que ce soient eux ou nous autres.

        C’est une idée excellente ce nuage d’articles liés à la SF.

        Oh! tu vas me lire, sois en sûr! 😉

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